Nous organisons l’autodéfense contre les violences sexistes dans nos facs et nos lieux de travail !

9 femmes sur 10 déclarent avoir subi une situation sexiste [1]. 37% des femmes déclarent avoir été victimes d’agression sexuelle ou de viol au cours de leur vie [1]. Un viol ou une tentative de viol a lieu toutes les sept minutes [2]. Une agression sexuelle a lieu toutes les deux minutes et demi [3]. 8 femmes sur 10 ont peur de rentrer seules chez elles le soir [4]. 83 % ont déjà subi au moins une remarque ou un sifflement sur leur tenue vestimentaire, 67 % devant endurer ces réflexions de manière régulière [5]. 81% des femmes ont déjà été victimes de harcèlement sexuel dans les lieux publics [6]. Une travailleuse sur trois est victime de harcèlement sur son lieu de travail [7].

Voilà la réalité sociale pour toutes les femmes travailleuses et étudiantes.

6% des victimes de viol, de tentative de viol et/ou d’agression sexuelle ont porté plainte [8]. Si ce chiffre est aussi faible, c’est à cause de la justice sexiste qui a condamné uniquement 0,6% des viols ou des tentatives de viols en 2020 [9]. 86% des plaintes pour violences sexuelles ont été classées sans suite entre 2012 et 2021 [10]. Ce chiffre monte à 94% pour les viols à cause « d’infractions insuffisamment caractérisées ». Pour rappel, le classement sans suite n’est pas définitif, il n’innocente pas l’agresseur, et n’accuse pas la victime de mensonge. Un Procureur de la République peut à tout moment revenir sur sa décision et engager de nouvelles poursuites.

Voilà la réalité de la justice bourgeoise sexiste qui protège les agresseurs et fait subir une double peine aux victimes.

37% des français et françaises estiment que les victimes accusent à tort par déception amoureuse ou pour se venger [11]. Pourtant, les études les plus sérieuses s’accordent sur un taux de « fausses accusations » compris en moyenne entre 2 % et 6 % (par exemple [12],[13]). Nombre de ces mêmes études précisent que les « fausses accusations » sont souvent confondues avec des plaintes non suivies pour faute de preuves, ce qui nuance encore plus les chiffres.

Le consentement c’est dire OUI ou NON pour faire quelque chose sans se sentir forcé ou influencé, le consentement c’est réciproque, peu importe son genre, son orientation, ses origines… Quand une personne ne dit rien, elle ne consent pas pour autant ! Les mensonges des victimes ne sont pas une réalité sociale ! Le mensonge c’est celui de l’idéologie patriarcale, qui par la justice, par les médias, par l’éducation, renverse les rôles !

Face à tous ces constats, nous ne pouvons que nous organiser par nous-mêmes. Nous n’attendons rien de la justice bourgeoise qui protège les agresseurs. Nous n’attendons rien des commissions d’université ou d’entreprise qui protègent les présidents, les directeurs, les patrons et les agresseurs. Nous n’attendons rien des femmes bourgeoises ou de gouvernement comme Dati, Borne, Harris, Le Pen, Meloni… qui sont tout autant réactionnaires que le système capitaliste patriarcal qu’elles maintiennent. A l’université de Toulon, nous nous constituons en collectif et décidons de nous lier au mouvement ouvrier (syndicats, partis, associations).

  • Autodéfense des femmes contre les violences sexistes et sexuelles. Avec les organisations engagées, nous constituerons des groupes et des réunions d’autodéfense des travailleurs des jeunes. Nous interviendrons pour dégager les agresseurs de notre université. Nous mettrons sous notre protection toutes les victimes.
  • Fin de la justice sexiste, épuration de tous les juges réactionnaires. Pour une justice démocratique et non sexiste au sein de laquelle les juges seront élus et pourront être révoqués par les travailleuses, les travailleurs et les jeunes. Victimes, nous vous croyons ! Nous vous accueillerons, nous vous écouterons, nous vous accompagnerons, nous vous soutiendrons. Nous combattrons pour rétablir la vérité.
  • Nous accompagnerons malgré tout collectivement toutes les victimes qui veulent porter plainte. Nous lancerons des campagnes financières de soutien pour les frais juridiques. Que Justice soit rendue à toutes les victimes agressées !
  • A bas toutes les violences sexistes et sexuelles. A bas le patriarcat !Nous mènerons campagne auprès de toutes et tous pour l’action organisée de masse des travailleuses, étudiantes, travailleurs et étudiants. Nous irons dans les promotions, dans les services, dans les laboratoires pour éduquer et s’organiser. Nous interviendrons à chaque propos ou acte sexiste qui nous ait rapporté.

Nous combattons pour une manifestation de masse à la présidence et à l’UFR pour virer les agresseurs de notre université. Pour la préparer, nous organiserons des réunions d’informations régulièrement et un meeting. 

Assez de divisions ! Assez de mensonges contre les victimes ! Front unique des travailleurs et des jeunes pour l’autodéfense contre les violences sexistes !

2 avril 2025

Cellule Louise Michel

Sources

[1] Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes. (2024). Rapport annuel 2024 sur l’état des lieux du sexisme en France – S’attaquer aux racines du sexisme. https://www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/sites/efh/files/2024-11/20241118-Rapport-VSS.pdf

[2] Edito #6 de Danielle Bousquet, Présidente du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes – Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes. https://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/a-propos-du-hce/toutes-les-actualites/article/edito-6-de-danielle-bousquet

[3] Toutes les 2 minutes 30 . #NousToutes. https://www.noustoutes.org/toutes-les-2-minutes-30/

[4] Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes. (2023). Rapport annuel 2023 sur l’état des lieux du sexisme en France. https://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/hce_-_rapport_annuel_2023_etat_du_sexisme_en_france.pdf

[5] Murat, C. (2020, September 29). 42 % des femmes de 18 à 30 ans victimes d’agressions sexistes au prétexte de leur tenue vestimentaire au cours des douze derniers mois. 20 Minutes. https://www.20minutes.fr/societe/2872279-20200929-42-femmes-18-30-ans-victimes-agressions-sexistes-pretexte-tenue-vestimentaire-cours-douze-derniers-mois?xtor=RSS-176

[6] Tétaz, A. (2020, July 3). 81% des femmes en France ont déjà été victimes de harcèlement sexuel dans les lieux publics. Ipsos. https://www.ipsos.com/fr-fr/81-des-femmes-en-france-ont-deja-ete-victimes-de-harcelement-sexuel-dans-les-lieux-publics

[7] Les Echos Start. (2018, March 1). Une femme sur trois victime de harcèlement sexuel au travail. Les Echos Start. https://start.lesechos.fr/travailler-mieux/vie-entreprise/une-femme-sur-trois-victime-de-harcelement-sexuel-au-travail-1176351

[8] Les chiffres de référence sur les violences faites aux femmes | Arrêtons les violences.. https://arretonslesviolences.gouv.fr/je-suis-professionnel/chiffres-de-reference-violences-faites-aux-femmes

[9] Lafourcade, M. (2022). Violences sexistes et sexuelles : « Le faible nombre de condamnations incite à trouver de nouvelles façons de travailler ». Le Monde.fr. https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/10/05/violences-sexistes-et-sexuelles-le-faible-nombre-de-condamnations-incite-a-trouver-de-nouvelles-facons-de-travailler_6144436_3232.html

[10] Cordier, S. (2024). Violences sexuelles : 86 % de classements sans suite. Le Monde.fr. https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/04/03/violences-sexuelles-86-de-classements-sans-suite_6225743_3224.html

[11] Mercier, E. (2019, June 21). Les Français et les représentations sur le viol et les violences sexuelles. Ipsos. https://www.ipsos.com/fr-fr/les-francais-et-les-representations-sur-le-viol-et-les-violences-sexuelles

[12] Lisak, D., Gardinier, L., Nicksa, S. C., & Cote, A. M. (2010). False allegations of sexual assualt: an analysis of ten years of reported cases. Violence against women16(12), 1318–1334. https://doi.org/10.1177/1077801210387747

[13] Lonsway, K. A., Archambault, J., & Lisak, D. (2009). False reports: Moving beyond the issue to successfully investigate and prosecute non-stranger sexual assault. https://evawintl.org/wp-content/uploads/FalseReports-Movingbeyondtheissue.pdf

Contacts : 0687991704 – cellulelouisemichel@tutamail.com

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