
Bonjour à tous,
Nous venons dans votre promotion pour discuter avec vous aujourd’hui d’agressions sexistes et sexuelles. Nous représentons la cellule Louise Michel et les syndicats SNESup-FSU, SUD Education. Nous avons décidé d’intervenir dans le plus grand nombre de promotions et de services car nous avons connaissance de cas d’agression qui ont lieu à l’université. Nous ne pensons pas que ces problèmes puissent se régler au cas par cas. Malheureusement ils concernent un grand nombre de victimes parmi lesquelles une grande majorité de femmes et c’est donc collectivement qu’il faut réagir.
Nous souhaitons rappeler quelques faits.
9 femmes sur 10 déclarent avoir subi une situation sexiste. 37% des femmes déclarent avoir été victimes d’agression sexuelle ou de viol au cours de leur vie. Un viol ou une tentative de viol a lieu toutes les sept minutes. Une agression sexuelle a lieu toutes les deux minutes et demi. 8 femmes sur 10 ont peur de rentrer seules chez elles le soir. 83 % ont déjà subi au moins une remarque ou un sifflement sur leur tenue vestimentaire, 67 % devant endurer ces réflexions de manière régulière. 81% des femmes ont déjà été victimes de harcèlement sexuel dans les lieux publics. Une travailleuse sur trois est victime de harcèlement sur son lieu de travail.
C’est cela la réalité sociale pour toutes les femmes.
Face à cela, la justice, dirigée par Darmanin, lui-même accusé de viol, n’a condamné que 0,6% des viols et/ou tentatives de viols en 2020. 86% des plaintes pour violences sexuelles ont été classées sans suite entre 2012 et 2021. Pour rappel, le classement sans suite n’est pas définitif, il n’innocente pas l’agresseur, et n’accuse pas la victime de mensonge.Un Procureur de la République peut à tout moment revenir sur sa décision et engager de nouvelles poursuites.
Ce chiffre monte à 94% pour les viols à cause « d’infractions insuffisamment caractérisées ». C’est pour ces faits que seulement 6% des victimes portent plainte. A l’université, la commission VSS du président qui est sensée mener enquête et agir ne le fait que très rarement sinon jamais. On ne peut compter que sur la mobilisation des étudiants et des travailleurs pour combattre réellement les violences sexistes et sexuelles, accompagner les victimes et exclure les agresseurs de notre université.
Nous voulons d’ailleurs préciser ce fait. Les victimes tout genre confondu doivent être crues. Elles doivent être accompagnées Elles ont le droit de pouvoir se reconstruire et sortir du rôle de victime.
Il est hors de question de mettre sur un pied d’égalité les agresseurs et les victimes. Les victimes ont le droit de venir étudier, de venir travailler sans avoir la peur au ventre. Agresseurs, hors de nos facs . Aucune victime, aucune personne n’a à subir la présence d’agresseurs, cela n’a rien à faire sur nos campus ou dans notre société.
Ce que nous proposons aujourd’hui, c’est de constituer une délégation à la présidence et aux directions d’UFR qui doit émaner des promotions, des services et des organisations des travailleurs, pour exiger :
- Le soutien plein et entier aux victimes ! Nous les croyons !
- L’accompagnement psychologique et juridique gratuit des victimes.
- L’exclusion définitive ou le licenciement des agresseurs étudiant.e.s ou travailleur.e.s.
- La prolongation des contrats et des thèses pour les victimes agressé .e.s.
Assez de divisions ! Assez de mensonges contre les victimes ! Front unique des travailleurs et des jeunes contre les violences sexistes et sexuelles !