Pour la libération des LGBT : révolution (Tract)

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Ce tract est extrait d’un article plus complet qui peut être lu sur le site d’AS!

Aujourd’hui, la direction bourgeoise conduit le mouvement LGBT (lesbiennes, gays, bisexuel-les, transgenres, etc.) dans une impasse. Les « marches des fiertés » sont dominées par des hommes blancs aisés, focalisées sur leur rentabilité. La première marche des fiertés célébrait les émeutes de Stonwall contre la descente de flics dans un bar gay le 29 juin 1969. En 2023, en France, elles accueillaient l’association de flics FLAG ! Les grandes associations LGBT sont de plus en plus intégrées au capitalisme, cherchant à influer des politiciens bourgeois, quand d’autres rejettent les personnes trans (notamment certaines féministes dites TERF ou structures lesbiennes anti-trans).

Les liens entre le mouvement ouvrier et le mouvement LGBT sont aujourd’hui distendus. On est loin de l’époque où LGSM (Lesbiennes et gays en soutien aux mineurs) soutenait les grévistes en 1984 contre Thatcher, collectant des fonds dans 11 villes, tissant des liens concrets entre les luttes. En 1985, une résolution en faveur des droits LGBT fut adoptée au congrès du Parti travailliste grâce à l’appui du syndicat des mineurs NUM, qui s’impliqua ensuite dans les marches des fiertés et la lutte contre la section 28 (loi interdisant la « promotion de l’homosexualité » par les autorités locales et dans les écoles au Royaume-Uni). Cette alliance permit de briser des préjugés dans la classe ouvrière. Mais la défaite des mineurs a profondément démoralisé le mouvement ouvrier et fait régresser politiquement la cause homosexuelle.

Certaines cliques politiques de la bourgeoisie et l’ensemble des partis réformistes se sont parés de progressisme en intégrant l’homosexualité et la diversité sexuelle, d’autant que l’heure n’était plus aux concessions économiques. Par exemple, le mariage homosexuel est autorisé en 2001 aux Pays-Bas, en 2010 en Argentine, en 2012 en Uruguay, en 2013 en France… Et pourtant, la majorité des personnes LGBT du monde subissent toujours de plein fouet l’homophobie et la transphobie nourries par les religions et le patriarcat.

Les réformistes et les féministes bourgeoises veulent réduire la lutte des LGBT à des symboles ! Ils séparent le mouvement des LGBT comme celui des femmes et ceux de tous les opprimés du mouvement ouvrier. Ils désarment le potentiel révolutionnaire de ces mouvements.

C’est cette stratégie qui s’est fracassée en Argentine en 2023 et aux États-Unis en 2024 et qui laisse les opprimés (immigrés sans papiers, personnes voulant changer de genre, jeunes femmes prolétaires involontairement enceintes…) vulnérables à la réaction portée par Milei et Trump, appuyés par les clergés chrétiens et par des groupes facho-masculinistes.

En France, Macron peut bien se dire progressiste, cela ne l’a pas empêché d’appeler Matignon « la cage aux folles » alors qu’un premier ministre homosexuel y siégeait de janvier à septembre 2024. Il a nommé comme successeur Barnier, opposé à la dépénalisation de l’homosexualité en 1982, flanqué de Retailleau à l’intérieur, cosignataire d’une proposition de loi visant les mineurs trans. Il a tenu des propos ouvertement transphobes quand il déclarait encore en juin 2024, à propos du programme du NFP : « il y a des choses complètement ubuesques, comme par exemple aller changer de sexe en mairie ».

A l’international, Trump a lancé une offensive contre les personnes trans. Meloni (Italie) et Milei (Argentine) ont adopté des mesures restreignant les droits LGBT. Au Royaume-Uni, le travailliste Starmer a soutenu la décision de la Cour suprême interprétant le terme « femme » de l’Equality Act (2010) comme « femme biologique », entrainant l’annulation de la conférence féminine du parti pour ne pas accueillir les femmes trans.

Partout, le militarisme, la guerre commerciale et la menace d’un conflit inter-impérialiste accélèrent l’effritement du consensus officiel (démocratique, antiraciste, égalitaire…) qui dominait dans les pays impérialistes et leurs institutions internationales (ONU, UNESCO…) depuis 1945. Les partis bourgeois traditionnels (type LR) sont de plus en plus réactionnaires, concurrencés par des formations fascisantes (type RN), voire fascistes.

Tout cela, les jeunes et les travailleurs LGBT le subissent concrètement. Avec la montée de la réaction, l’homophobie et la transphobie sont de plus en plus courantes. En France, entre 2016 et 2023, les infractions homophobes et transphobes ont augmenté de 15 % par an. En 2024, 4 800 faits ont été enregistrés par le ministère de l’intérieur, un chiffre très en dessous de la réalité. Le rapport 2025 de SOS homophobie révèle l’ampleur des discriminations à l’embauche : à CV égal, un candidat homosexuel ou une candidate homosexuelle a 36 % de chances en moins de recevoir une réponse positive à une candidature. Plus de la moitié des salariés LGBT ont entendu des propos homophobes sur leur lieu de travail. Si les chiffres officiels sont largement sous-estimés, c’est parce que la police, dont la base est très majoritairement réactionnaire (74 % des policiers actifs votent RN), découragent les victimes : en mai 2025, le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure admettait que seules 4 % d’entre elles portent plainte, 52 % des plaintes sont minimisées, 31 % sont refusées.

Selon SOS homophobie, dans certaines affaires familiales, la justice a assimilé la transidentité d’un enfant à de la maltraitance parentale ou a justifié par la transidentité un placement en psychiatrie.

Face à cela, les partis réformistes et directions syndicales prônent le repli nationaliste et le chauvinisme, nourrissant les idéologies réactionnaires. Dans ce contexte, les luttes contre l’homophobie, la transphobie, le racisme ou le nationalisme ne peuvent être effectives que si elles s’inscrivent dans le combat de la classe ouvrière pour renverser le capitalisme pourrissant.

Bien que le mode de production capitaliste ne repose en principe ni sur les genres, ni sur les ethnies, ni sur les orientations sexuelles, les sociétés capitalistes réelles restent dominées par les hommes, empreintes de racisme. L’idéologie dominante est historiquement misogyne et homophobe, de manière inséparable.

Les capitalistes homosexuels (et leurs représentants politiques) n’agissent pas autrement envers le prolétariat que les hétérosexuels. Au sein de la classe ouvrière, l’homophobie et la transphobie ne profitent qu’à la classe dominante en divisant les rangs des exploités. Mais ces discriminations traversent les classes sociales. Les communistes internationalistes luttent contre toute oppression, quelle que soit la classe sociale des victimes.

L’oppression genrée affecte femmes, homosexuels et trans et que son abolition est inséparable de la lutte pour la fin du patriarcat et pour la socialisation du travail domestique. Nous nous réclamons des meilleures traditions du mouvement ouvrier : le soutien en Allemagne du SPD allemand en 1898 à l’abrogation du paragraphe 175 (loi criminalisant les relations sexuelles entre hommes), la dépénalisation en URSS de l’homosexualité en 1922.

Tout le mouvement ouvrier doit se prononcer pour :

  • Égalite des droits pour tous, fin de toutes les discriminations contre les homosexuelles, les homosexuels et les trans !
  • Autodéfense contre les violences homophobes ! Pour une justice démocratique, non sexiste, non homophobe, épuration des juges réactionnaires, élection et révocation des magistrats par les conseils de travailleurs et de travailleuses !
  • Création de refuges surs pour les jeunes rejetés par leur famille et les personnes menacées ! Liberté de circulation et d’installation pour les réfugiés homosexuels ou transgenres !
  • Élimination immédiate de toute religion dans les écoles ! Système scolaire unique, public, laïc, gratuit et mixte ! Droit à la contraception, à l’avortement sans regard sur le genre ! Éducation sexuelle scientifique pour tous !
  • Accès aux études et à l’emploi pour toutes et tous ! Contre toute discrimination sexuelle et de genre ! Droit à la transition de genre gratuitement et librement !

Or, pour triompher, il faut un bloc autour de la classe ouvrière qui n’a rien de spontané. Il n’y aura pas d’émancipation sans révolution sociale et sans lutte des opprimés prenant leur destin en mains. Il n’y aura pas de révolution sociale victorieuse sans un parti ouvrier révolutionnaire et une organisation de jeunesse révolutionnaire qui combattent, dès maintenant, les agents de la bourgeoisie, au sein du mouvement LGBT comme au sein du mouvement ouvrier.

Pour que les droits démocratiques soient arrachés définitivement, le mouvement LBGT doit rompre avec les organes de la bourgeoisie (police, partis bourgeois…), s’allier au mouvement ouvrier, et s’inscrire dans la perspective de la révolution prolétarienne et du socialisme mondial. Rejoignez Avenir socialiste ! Construisons l’Internationale Révolutionnaire de jeunesse et ses sections partout dans le monde !

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