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Bayrou est tombé et avec son projet de budget. Dès le lendemain, Macron nommait premier ministre, Lecornu, ex-ministre de la guerre. Cette nomination rapide d’un fidèle confirme que Macron veut maintenir le cap.
Pour la classe capitaliste (Arnault, Bolloré…), la situation est d’autant plus exaspérante que l’économie nationale ralentit, que la dette publique est considérable au moment où le capitalisme mondial vit une course aux armements en prévision d’un nouveau découpage du monde entre puissances impérialistes. Pour la bourgeoisie, il faut faire porter aux travailleurs et à la jeunesse le poids des dépenses militaires et policières, de la dette et de ses intérêts, s’attaquer plus encore aux services publics, rogner sur les salaires, les prestations sociales et les retraites.
Pour la jeunesse, les conséquences sont catastrophiques. La sélection s’applique à tous les niveaux : 103000 jeunes n’ont pas reçu d’affectation après la phase principale de Parcoursup. 36% des étudiants sautent des repas faute de moyens. Les jeunes scolarisés subissent de plein fouet la crise du logement : 1 chambre CROUS pour 17 étudiants, la majorité vivent dans le parc privé où les loyers explosent. Les jeunes sont aussi les plus touchés par le chômage (18,8% pour les moins de 25 ans). En 2021, 56,9% des moins de 25 ans avait un contrat précaire (CDD, intérim …). Macron promet à la jeunesse de devenir de la chair à canon en voulant doubler le budget militaire d’ici 2027 et instaurer un service militaire « rénové ».
Cette situation est une conséquence directe, objective du capitalisme. Sous cette société, depuis le début du XXe siècle, l’humanité vit constamment la guerre et la misère, auxquelles s’ajoute maintenant la catastrophe environnementale. La seule alternative possible est de renverser le capitalisme et d’établir une société où la production sous contrôle ouvrier sera tournée vers les besoins humains en respect de l’environnement.
Pendant des années, les capitalistes ont discrédité la révolution en utilisant les crimes du stalinisme. Les réformistes et ex-staliniens (LFI, PS, PCF) n’hésitent pas aujourd’hui à voter de concert avec le RN et à renvoyer les jeunes et les travailleurs à des solutions électorales illusoires.
Toutes les expériences montrent qu’il n’y a rien à attendre du parlementarisme et des élections. Ni Macron-Lecornu, Ni Le Pen-Bardella ! Les travailleurs et les jeunes derrière eux doivent combattre pour un gouvernement sous leur contrôle afin d’appliquer des mesures d’urgence. Seul un tel gouvernement, du type de la Commune de Paris en 1871 ou des soviets en Russie en 1917 pourra :
- abroger la réforme des retraites et la loi contre les chômeurs ; augmenter et indexer les salaires, les bourses, les retraites et les prestations à l’inflation ;
- interdire les licenciements ; baisser le temps de travail sans baisse de salaire ; annuler la dette publique ; créer tous les postes nécessaires dans les services publics ;
- abroger toutes les lois de sélection ; mettre en place les repas et logements gratuits pour tous les jeunes ; exproprier les résidences universitaires privées ; sauver l’enseignement professionnel ;
- garantir l’égalité salariale complète entre femmes et hommes ; garantir le droit à la contraception, à l’avortement sans regard sur le genre ; garantir l’accès libre et gratuit non-pathologisant aux parcours de transition de genre, y compris pour les mineurs ; garantir une éducation sexuelle scientifique ;
- arrêter la militarisation et les guerres impérialistes ; dissoudre les corps de répression ; armer les travailleurs ; donner les droits démocratiques aux conscrits ;
- arrêter la livraison d’armes à Israël ; soutenir le peuple palestinien contre le sionisme ; sortir de l’OTAN ; donner l’indépendance à la Kanaky !
Face à cette perspective, de nombreux obstacles se dressent aujourd’hui. Une partie de la jeunesse scolarisée s’est récemment mobilisée. Elle a été majoritairement influencée par LFI et ses relais. LFI use de phrases « révolutionnaires » dans les mouvements, mais renvoient au mot d’ordre « Macron démission ». Leur objectif est l’élection présidentielle et d’être le nouveau conseil d’administration de la bourgeoisie. Ce n’est pas l’auto-organisation des travailleurs et de la jeunesse et le renversement du capitalisme. Les réformistes protègent l’Etat bourgeois en renvoyant les jeunes au fac par fac, lycée par lycée et en fac ainsi la répression que les jeunes ont déjà subi en ce début d’année scolaire !
Le 10 septembre, 80000 flics ont été envoyés sur le terrain par Retailleau, pas moins de 540 interpellations sur tout le territoire français, dont 280 interpellations et 174 gardes à vue pour la ville de Paris uniquement. Les flics ont chargé les lycéens, gazé les manifestants. Assez de répression ! Ce n’est pas en faisant des suppliques à la milice bourgeoise qu’elle s’arrêtera ! Front unique contre la répression ! Dès maintenant, il faut former les comités d’autodéfense, exiger la levée de toutes les condamnations !
Pour poser la perspective de l’affrontement avec le pouvoir, la jeunesse doit réaliser l’unité avec l’ensemble des travailleurs. Mais les bureaucraties à la tête des syndicats protègent le gouvernement. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a déjà rencontré Lecornu et donné ses conseils… pour qu’il reste au pouvoir !
Le premier ministre a écouté, le problème c’est qu’on n’a pas besoin d’un premier ministre pour prendre des notes mais pour apporter des réponses. (Sophie Binet, BFM-TV, 15 septembre 2025)
Les travailleurs sont de nouveau invités à suivre les journées d’action et des grèves perlées que les directions syndicales décrètent dont « l’interprofessionnelle » du 18 septembre. L’intersyndicale met en place la même tactique des journées d’action et des grèves reconductibles contre la grève générale qui a fait perdre le combat contre la réforme des retraites.
Les bureaucraties syndicales utilisent les syndicats comme des instruments du capitalisme pour subordonner les travailleurs et empêcher la révolution. Partout, les syndicats sont employés comme instruments de division en proposant des journées d’action et des grèves isolées. Malgré tout, les travailleurs et la jeunesse répondent aux appels de leurs organisations. Il faut donc combattre dans les syndicats, dans les lieux de travail, d’études et de vie, dans les AG, pour qu’ils soient au service des travailleurs afin de combattre centralement l’Etat bourgeois et sa police. Aucune concertation des organisations syndicales et des partis ouvriers traditionnels avec Lecornu ! Rupture de la cogestion dans les CA des groupes capitalistes, le Conseil d’orientation des retraites, les CA d’université, le CNESER, etc. !
Aujourd’hui, pour la classe ouvrière, pour la jeunesse scolarisée, la seule voie efficace, c’est de débattre dans tous les lieux de travail, d’études et de vie, de préparer la grève générale contre tout budget antisocial, contre tout gouvernement bourgeois. La grève générale, ce n’est pas seulement le tous ensemble. C’est la grève organisée avec des comités élus et mandatés par les AG, coordonnés et centralisés nationalement pour l’autodéfense de la grève et des manifestations, pour les revendications d’urgence. En se centralisant nationalement, elle pose la question de qui dirige : l’Etat bourgeois ou les travailleurs. Telle est la perspective qu’il faut mettre aujourd’hui à l’ordre du jour.
Le mouvement spontané ne débouchera pas de lui-même sur la prise du pouvoir. Les défaites, les illusions pèsent sur les jeunes et les travailleurs. Il faut des jeunes organisés sur un programme communiste pour poser cette perspective auprès de leurs camarades étudiants, de leurs collègues, discuter consciemment des problématiques du mouvement et dresser la voie pour y parvenir. Si toi aussi, tu veux préparer la révolution, viens construire avec nous l’Internationale de jeunesse communiste et sa section en France, les jeunesses communistes internationalistes !
Cercle jeunes communistes internationalistes
(anciennement Avenir socialiste !)
